Vestiges

E79
2002

Axe majeur de circulation d’Europe centrale et orientale et ce depuis des millénaires, la route transeuropéenne , dénommée aujourd’hui E79, relie la Grèce à la Roumanie.

Les photographies présentées ici ont été prises durant l’été 2004 sur la portion bulgare située entre la frontière grecque et Sofia, la capitale.

Ce qui est  valable ici, l’est aussi dans presque tous les pays issus de l’ancien bloc communiste où démocraties parlementaires et économies de marché ont remplacé les régimes autoritaires à l’économie centralisée et dirigée.

De nouveaux enjeux politico-économiques et par conséquent sociaux se dessinent.

Ces transformations sont partout lisibles dans les paysages urbains mais aussi ruraux. Certains sont restés presque intacts, comme ces grands ensembles d’habitat qui semblent avoir été plantés de toutes pièces au milieu de la campagne, sans banlieues de transition. D’autres, vastes complexes industriels désormais surdimensionnés et en déshérence, forment des ruines d’un type nouveau.

Les immenses champs kolkhoziens ont été à nouveau découpés en petites parcelles individuelles qui doivent parfois s’exploiter à la main. La nouvelle modernité du marché s’insère de diverses manières. Les grandes pancartes révolutionnaires ont fait place à d’autres plus prosaïques, indiquant le nom des propriétaires industriels désormais étrangers ou rappelant les aides de l’Union européenne.

Après un demi siècle d’interruption, des églises sont à nouveau élevées dans les interstices des espaces urbains tandis que certaines, bien plus anciennes, ont peu à peu été absorbées par la ville, au même titre que d’autres symboles nationaux, comme la statue du Tsar Alexandre II qui, en 1878, libéra la Bulgarie du joug turc, ou encore le monument commémorant l’entrée de l’Armée Rouge dans le pays en 1944, tous deux aujourd’hui relégués au simple rang de repères d’orientation ou de points de ralliement dans une ville et un pays en pleine restructuration.